Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/366

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour arrêter l’hémorragie, il suffisait d’appliquer une clef sur le dos de la malade. Mais personne ne se trouvait avoir une clef, à l’exception du caissier, qui offrit d’abord celle de son appartement ; elle ne suffit pas. Alors te caissier, épouvanté de voir couler Je sang à flots, livra la clef de la caisse, qu’on appliqua avec beaucoup de succès entre les épaules de la malade. On a déjà deviné qu’il s’y trouvait une couche de cire à modeler, et que toute la scène était préparée d’avance. Trois jours après, la caisse était vidée.

Comme je l’ai déjà dit, Jossas jouant le magnifique, dépensait l’argent avec la facilité d’un homme qui se le procure aisément. Il était de plus fort charitable, et je pourrais citer de lui plusieurs traits d’une générosité bizarre, que j’abandonne à l’examen des moralistes. Un jour entre autres, il pénètre dans un appartement de la rue du Hazard, qu’on lui avait indiqué comme bon à dévaliser. D’abord la mesquinerie de l’ameublement le frappe, mais le propriétaire peut être un avare ? il poursuit ses recherches, lurette partout, brise tout, et ne trouve dans le secrétaire qu’une liasse de reconnaissances du Mont-de-Piété… Il tire de sa poche cinq louis,