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Cette circonstance me donna lieu de me féliciter du parti que j’avais pris. En restant avec le marchand de bœufs, je devais venir au moins deux fois par mois à Paris ; la police politique, dirigée contre les complots et les agents de l’étranger, y prenait un développement et une énergie qui pouvaient me devenir d’autant plus funestes, qu’on surveillait fort minutieusement tous les individus qui, appelés à chaque instant, par leurs occupations, dans les départements de l’Ouest, pouvaient servir d’intermédiaires entre les chouans et leurs amis de la capitale. Je partis donc en toute hâte. Le troisième jour, j’étais devant Arras, où j’entrai le soir, au moment où les ouvriers revenaient du travail. Je ne descendis point directement chez mon père, mais chez une de mes tantes, qui fit prévenir mes parents. Ils me croyaient mort, n’ayant pas reçu mes deux lettres ; je n’ai jamais pu savoir comment et par qui elles avaient été égarées ou interceptées. Après avoir longuement raconté toutes mes traverses, j’en vins à demander des nouvelles de la famille, ce qui me conduisit naturellement à m’informer de ma femme. J’appris que mon père l’avait recueillie quelque temps chez lui ; mais que ses débordements