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je descendis pour passer l’inspection des écuries ; la première personne que je rencontrai fut le lieutenant, qui me prévint que son marchand de chevaux étant arrivé, il allait envoyer chercher ses cinq cents francs par son domestique. Mon trouble était si grand, que je répondis sans savoir ce que je disais ; l’obscurité de l’écurie l’empêcha seule de s’en apercevoir. Il n’y avait plus un instant à perdre si je voulais éviter d’être à jamais perdu de réputation auprès de mes chefs et de mes camarades.

» Dans cette position terrible, il ne m’était pas même venu dans la pensée de m’adresser à Lemaire, tant je croyais avoir abusé déjà de son amitié ; je n’avais cependant plus d’autre ressource ; enfin, je me décidai à l’informer par un billet, de l’embarras de ma situation. Il accourut aussitôt, et, déposant sur ma table deux tabatières d’or, trois montres et douze couverts armoriés, Il me dit qu’il n’avait pas d’argent pour le moment, mais que je m’en procurerais facilement en mettant au mont-de-piété ces valeurs, qu’il laissait à ma disposition. Après m’être confondu en remerciements, j’envoyai engager le tout par