à moi. Un soir, cependant, que je traversais la rue Dauphine, pour regagner la barrière d’Enfer, je me sentis frapper sur l’épaule ; ma première pensée fut de fuir, sans me retourner, attendu que celui qui vous arrête ainsi compte sur ce mouvement pour vous saisir ; mais un embarras de voitures barrait le passage ; j’attendis l’événement, et d’un coup d’œil, je reconnus que j’avais eu la panique.
Celui qui m’avait fait si grand-peur n’était autre que Villedieu, ce capitaine du 13e chasseurs bis, avec lequel j’avais été intimement lié à Lille. Quoique surpris de me voir avec un chapeau couvert de toile cirée, une blouse et des guêtres de cuir, il me fit beaucoup d’amitiés, et m’invita à souper, en me disant qu’il avait à me raconter des choses bien extraordinaires. Pour lui, il n’était pas en uniforme ; mais cette circonstance ne m’étonna pas, les officiers prenant ordinairement des habits bourgeois quand ils séjournent à Paris. Ce qui me frappa, ce fut son air inquiet, et son extrême pâleur. Comme il témoignait l’intention de souper hors barrière, nous prîmes un fiacre qui nous conduisit jusqu’à Sceaux.
Arrivés au Grand Cerf, nous demandâmes un