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(conduire) un troupeau de bœufs jusqu’à Sceaux, il pourrait m’y emmener avec lui. Jamais proposition ne fut acceptée avec plus d’empressement. J’entrai immédiatement en fonctions, voulant rendre à mon nouveau patron les petits services qui dépendaient de moi.

Dans l’après-midi, il m’envoya porter une lettre chez une personne de la ville, qui me demanda si mon maître ne m’avait pas chargé de rien recevoir : je répondis négativement : « C’est égal », me dit cette personne, qui était, je crois, un notaire ;… vous lui remettrez toujours ce sac de trois cents francs. » Je livrai fidèlement la somme au marchand de bœufs, auquel mon exactitude parut inspirer quelque confiance. On partit le lendemain. Au bout de trois jours de route, mon patron me fit appeler « Louis, me dit-il, sais-tu écrire ? – Oui, monsieur. – Compter ? .. – Oui, monsieur. – Tenir un registre ? – Oui, monsieur. – Eh bien ! comme j’ai besoin de me détourner de la route pour aller voir des bœufs maigres à Sainte-Gauburge, tu conduiras les bœufs à Paris avec Jacques et Saturnin ; tu seras maître-garçon.. Il me donna ensuite ses instructions, et partit.