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dant qu’elle était à matines. Tous mes camarades de salle, au nombre de neuf, étaient profondément endormis ; je passai néanmoins sur le carré, pour faire ma toilette. Ce qui me donna le plus de mal, ce fut la coiffure ; je n’avais aucune idée de la manière de la disposer, et pourtant l’apparence du désordre dans ces vêtements, toujours arrangés avec une symétrie minutieuse, m’eût inévitablement trahi.

Enfin la toilette de sœur Vidocq est achevée ; nous traversons les cours, les jardins, et nous arrivons à l’endroit où le mur était le plus facile à escalader. Je remets alors à l’infirmier cinquante francs, qui étaient à peu près tout ce qui me restait : il me prête la main, et me voilà dans une ruelle déserte, d’où je gagne la campagne, guidé par ses indications assez vagues. Quoique assez embarrassé dans mes jupons, je marchais encore assez vite pour avoir fait deux grandes lieues au lever du soleil. Un paysan que je rencontrai, venant vendre des légumes à Quimper, et que je questionnai sur la route que je suivais, me fit entendre que j’avançais sur Brest. Ce n’était pas là mon compte ; je fis comprendre à cet homme que je voulais aller à Rennes, et il m’indiqua un che-