je crois, allié ; c’est au point qu’il m’enseigna jusqu’à un tic de mon sosie.
Ces renseignements me furent d’un grand secours, lorsque, le seizième jour de notre détention au cachot, on vint m’en extraire pour me présenter à mon père, que le commissaire des classes avait fait prévenir. Mon camarade m’avait dépeint ce personnage de manière à ne pas s’y méprendre ; en l’apercevant, je lui saute au cou : il me reconnaît ; sa femme, qui arrive un instant après, me reconnaît ; une cousine et un oncle me reconnaissent ; me voilà bien Auguste Duval, il n’était plus possible d’en douter, et le commissaire des classes en demeura convaincu lui-même. Mais cela ne suffisait pas pour me faire mettre en liberté : comme déserteur de la Cocarde, je devais être conduit à Saint-Malo, où elle avait laissé des hommes à l’hôpital, puis traduit devant un conseil maritime. À vrai dire, tout cela ne m’effrayait guère, certain que j’étais de m’évader dans le trajet. Je partis enfin, baigné des larmes de mes parents, et lesté de quelques louis de plus, que j’ajoutai à ceux que je portais dans un étui caché, comme je l’ai déjà indiqué.
Jusqu’à Quimper, où je devais être livré à la