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assises anglaises, rien n’est-il plus ordinaire que d’entendre un individu condamné à la déportation, dire, au prononcé du jugement : My lords, je vous remercie.

Si la déportation n’est pas perpétuelle, vous retombez dans l’inconvénient que signalent chaque année les conseils généraux, en réclamant contre l’amalgame des forçats libérés avec la population. Nos déportés libérés rentreront dans la société à peu près avec les mêmes vices qu’ils eussent contractés au bagne. Tout même porte à croire qu’ils seront plus incorrigibles que les déportés anglais, qu’un esprit national de voyages et de colonisation attache assez fréquemment au sol sur lequel on les a transplantés.

La colonisation reconnue à peu près impossible, il ne reste plus, pour améliorer le moral des condamnés, qu’à introduire dans les bagnes des réformes indiquées par l’expérience. La première consisterait à classer les forçats d’après leurs dispositions ; il faudrait, pour cela, consulter non-seulement leur conduite présente, mais encore leur correspondance et leurs antécédents ; chose dont ne s’occupe nullement l’administration des bagnes, qui borne sa solli-