dépense des prisonniers en comestibles et en spiritueux, ceux-ci, occupés de cette manière, en songeaient moins à s’évader. D’après le même principe, il tolérait la fabrication d’une foule d’ouvrages en paille, en bois, en os, et jusqu’à celle de fausses pièces de deux sous, dont Paris se trouva un instant inondé. Il y avait encore d’autres industries, mais celles-là s’exerçaient clandestinement : on fabriquait à huis clos de faux passeports à la plume, imités à faire illusion, des scies à couper les fers, et de faux tours en cheveux, qui servaient merveilleusement à s’évader du bagne, les forçats étant surtout reconnaissables à leur tête rasée. Ces divers objets se cachaient dans des étuis de fer-blanc, qu’on pouvait s’introduire dans les intestins.
Pour moi, toujours préoccupé de l’idée d’éviter le bagne et de gagner un port de mer, où je pourrais m’embarquer, je combinais nuit et jour les moyens de sortir de Bicêtre : j’imaginai enfin qu’en perçant le carreau du Fort-Mahon pour gagner les aqueducs pratiqués sous la maison, nous pourrions, au moyen d’une courte mine, arriver dans la cour des fous, d’où il ne devait pas être difficile de gagner l’extérieur. Ce