y avait de célèbre dans la prison : les Beaumont, les Guillaume père, les Mauger, les Jossat, les Maltaise, les Cornu, les Blondy, les Trouflat, les Richard, l’un des complices de l’assassinat du courrier de Lyon, ne me quittaient plus. Dès qu’on nous eut débarrassés de nos fers de voyage, on m’entraîna à la cantine, et j’y faisais raison depuis deux heures à mille invitations, lorsqu’un grand homme en bonnet de police, qu’on me dit être l’inspecteur des salles, vint nous prendre et nous conduisit dans une grande pièce nommée le Fort-Mahon, où l’on nous revêtit de l’uniforme de la maison consistant en une casaque mi-partie grise et noire. L’inspecteur m’annonça en même temps que je serais brigadier, c’est-à-dire que je présiderais à la répartition des vivres entre mes commensaux ; j’eus en conséquence un assez bon lit, tandis que les autres couchèrent sur des lits de camp.
En quatre jours, je fus connu de tous les prisonniers ; mais quoiqu’on eût la plus haute opinion de mon courage, Beaumont, voulant me tâter, me chercha une querelle d’Allemand. Nous nous battîmes, et comme j’avais affaire à un adepte de cet exercice gymnastique qu’on nomme la savatte, je fus complètement vaincu. Je pris