rieuse. — Oh ! papa est encore venu avec des hommes noirs. — Quels hommes noirs ? — Des hommes avec qui papa sort bien souvent la nuit… et puis ils reviennent au jour, et on compte de l’argent sur une couverture… Ma mère éclaire avec une lanterne, et ma tante Geneviève aussi, parce que mes oncles sont avec les hommes noirs… J’ai demandé un jour à ma mère ce que tout cela voulait dire…, elle m’a répondu : Soyez discrète ma fille, votre père a la poule noire, qui lui apporte de l’argent, mais ce n’est que la nuit, et pour ne pas l’effaroucher, il faut avoir le visage aussi noir que ses plumes. Soyez discrète ; si vous disiez un mot de ce que vous avez vu, la poule noire ne reviendrait plus. » On a déjà compris que ce n’était pas pour recevoir cette poule mystérieuse, mais pour se rendre méconnaissables, que les Duhesme se barbouillaient le visage avec du noir de fumée. La voisine, qui le pensait également, fit part de ses soupçons à son mari ; celui-ci questionna à son tour la petite fille, et, bien convaincu que les favoris de la poule noire n’étaient autres que des chauffeurs, il fit sa déclaration aux autorités ; on prit alors si bien ses mesures, que la bande
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