et de Doyennette, qui avaient été arrêtés quatre jours après notre évasion, encore munis d’objets volés avec effraction, dans la boutique d’un mercier de Pont-à-Marcq. Je les revis bientôt, et comme ils paraissaient étonnés de ma brusque disparition, je leur expliquai que l’arrivée d’un gendarme dans l’auberge où j’étais à acheter les provisions m’avait forcé de fuir au hasard. Encore une fois réunis, nous revînmes à des projets d’évasion, que rendait plus intéressants l’approche de nos jugements respectifs.
Un soir, nous vîmes arriver un convoi de prisonniers, dont quatre, qui avaient les fers, furent placés dans la même chambre que nous. C’étaient les frères Duhesme, riches fermiers de Bailleul, où ils avaient joui de la meilleure réputation, jusqu’à ce qu’un incident imprévu vînt dévoiler leur conduite. Ces quatre individus, doués d’une force prodigieuse, étaient à la tête d’une bande de chauffeurs, qui avait jeté l’effroi dans les environs, sans qu’on pût découvrir aucun de ceux qui la composaient. Les propos de la petite fille d’un des Duhesme éventèrent enfin la mine. Cette enfant, étant à causer chez une voisine, s’avisa de dire qu’elle avait eu bien peur la nuit dernière. — « Et de quoi ? demanda la voisine un peu cu-