nous répondîmes par des plaisanteries. Bientôt arriva le commissaire des prisons, escorté d’un huissier audiencier, nommé Hurtrel. Il nous fallut subir un nouvel interrogatoire, et Desfosseux impatienté s’écria : « Vous demandez où sont nos fers ?… Eh ! les vers les ont mangés, et ils mangeront ceux que vous nous remettrez !… » Le commissaire des prisons, voyant alors que nous possédions cette fameuse herbe à couper le fer qu’aucun botaniste n’a encore découverte, nous fit déshabiller et visiter de la tête aux pieds ; puis on nous chargea de nouveaux fers, qui furent également coupés la nuit suivante, car on n’avait pas trouvé le précieux étui. Cette fois-ci nous nous réservâmes le plaisir de les jeter à terre en présence du commissaire et de l’huissier Hurtrel, qui ne savaient plus qu’en penser. Le bruit se répandit même dans la ville qu’il y avait dans la maison d’arrêt un sorcier qui brisait ses fers en les touchant. Pour couper court à tous ces contes, et surtout pour éviter d’appeler l’attention des autres prisonniers sur les moyens de se débarrasser de leurs fers, l’accusateur public donna l’ordre de nous enfermer, seulement en nous gardant avec un soin particulier, recommandation qui ne nous
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