se félicite, et Boitel, qui avait fait partir ses effets la veille, quitte immédiatement la prison sans faire ses adieux à aucun des détenus.
Le lendemain, vers dix heures du matin, l’inspecteur des prisons vient visiter la maison ; le concierge lui montre l’ordre de mise en liberté de Boitel ; il ne fait qu’y jeter un coup d’œil, dit que l’ordre est faux, et s’oppose à l’élargissement du prisonnier, jusqu’à ce qu’il ait été référé à l’autorité. Le concierge annonce alors que Boitel est sorti de la veille. L’inspecteur lui témoigne son étonnement de ce qu’il se soit laissé abuser par un ordre revêtu de signatures qui lui sont inconnues, et finit par le consigner : il part ensuite avec l’ordre, et acquiert bientôt la certitude, qu’indépendamment de la fausseté des signatures, il présente des omissions, des erreurs de formule de nature à frapper la personne la moins familière avec ces sortes de pièces.
On sut bientôt dans la prison que l’inspecteur avait consigné le concierge, pour avoir laissé sortir Boitel sur un faux ordre, et je commençai alors à soupçonner la vérité. Je voulus obliger Grouard et Herbaux à me la dire tout entière, entrevoyant confusément que cette