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tous les endroits où il y avait foule, je rencontrais quelques-uns des pensionnaires de la Duchesse. Ayant dit à mon compagnon que je ne connaissais personne à Malines, je tournais la tête pour n’être pas reconnu par eux ; je ne me souciais pas trop d’ailleurs d’avouer que j’avais de pareilles connaissances, mais j’avais affaire à un compère trop rusé pour prendre le change. « Voilà, me dit-il, en m’examinant avec intention, voilà des gens qui vous regardent bien attentivement… Les connaîtriez-vous, par hasard ?… » Sans tourner la tête, je répondis que je ne savais pas même ce qu’ils pouvaient être. « Ce qu’ils sont, reprit mon compagnon, je vais vous le dire… en supposant que vous l’ignoriez… Ce sont des voleurs ! — Des voleurs ! repris-je… Qu’en savez-vous ?… — Ce que vous en allez savoir vous-même tout à l’heure, si vous voulez me suivre, car il y a gros à parier que nous n’irons pas bien loin sans les voir travailler… Eh ! voyez plutôt ! »

Levant les yeux vers le groupe formé devant une ménagerie, j’aperçus en effet bien distinctement un des faux maquignons enlever la