que les mêmes faits se reproduisent journellement à Paris.
Lorsque Rosine me rencontra, elle était depuis deux mois sans personne ; me croyant fort bien, d’après les dépenses qu’elle me voyait faire, elle conçut le projet de profiter de la circonstance ; et son amant, celui dont j’avais surpris la lettre, avait consenti à aller habiter Versailles jusqu’à ce qu’on en eût fini avec mon argent. C’était au nom de cet amant qu’on poursuivait pour la lettre de change que j’avais généreusement acquittée ; et les créances de la modiste et du marchand de meubles étaient également simulées.
Comme tout en pestant contre ma sottise, je m’étonnais de ne pas voir rentrer l’honnête personne qui m’avait si bien étrillé, Divine me dit qu’il était probable que la portière l’avait fait avertir que j’avais saisi sa lettre, et qu’elle ne reparaîtrait pas de sitôt. Cette conjecture se trouva vraie. En apprenant la catastrophe qui l’empêchait de me tirer jusqu’à la dernière plume de l’aile, Rosine était partie en fiacre pour Versailles : on sait qui elle y allait rejoindre. Les chiffons qu’elle laissait dans son appartement garni ne valaient pas les deux mois de