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acquitter sous peine d’être condamnée par corps. Rosine en prison ! cette idée m’était insupportable, et j’allais encore m’exécuter, lorsque le hasard me fit tomber entre les mains une lettre qui me dessilla les yeux.

Elle était de l’ami de cœur de Rosine : de Versailles, où il était confiné, cet intéressant personnage demandait « quand le niais serait à sec », afin de pouvoir reparaître sur la scène. C’était entre les mains du portier de Rosine que j’avais intercepté cette agréable missive. Je monte chez la perfide, elle était sortie ; furieux et humilié tout à la fois, je ne pus me contenir. Je me trouvais dans la chambre à coucher : d’un coup de pied je renverse un guéridon couvert de porcelaines, et la glace d’une psyché vole en éclats. Divine, la femme de chambre, qui ne m’avait pas perdu de vue, se jette alors à mes genoux, et me supplie d’interrompre une expédition qui pouvait me coûter cher ; je la regarde, j’hésite, et un reste de bon sens me fait concevoir qu’elle pouvait bien avoir raison. Je la presse de questions ; cette pauvre fille, que j’avais toujours trouvée douce et bonne, m’explique toute la conduite de sa maîtresse. Il est d’autant plus opportun de mentionner son récit,