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lant, du sang et un peu de grenue, pour servir aux Malingreux et aux Piètres.

Après leur enseignent à aquiger de certaine graisse pour empêcher que les habins ne leur grondent et ne menent du bruit quand ils passent par les villages. Ils trollent cette graisse en leur gueullard dans une corne, et quand les chiens le sentent ils ne disent mot, au contraire font fête à ceux qui trollent.


Et après leur apprennent à faire dix mille tours, comme le rapporte le docteur Fourette, en son livre de la Vie des Gueux, où il raconte plusieurs histoires, entre autres celle-cy :

Il y avait en un certain tourniquet, un gripis qui ne fichait jamais que floutière aux bons pauvres, le Cagou du paquelin d’Anjou entreprit de se venger et lui jouer quelque tour chenastre, et pour y parvenir approchant du torniquet il divise sa troupe en deux et fit trimarder la moitié par derrière le creux, et l’autre par devant, qui bient demander la thune à la lourde du gripis, qui aquigent une querelle d’Allemands et s’entrebattent entre eux. Le gripis sort avec sa marquise et sa cambrouse pour