Ma proposition peut se formuler en quelques lignes.
Si les condamnés subissaient leur peine dans la prison du chef-lieu de leur arrondissement, ils recevraient des secours de leur famille, on s’occuperait de leur sort ; et, s’ils s’étaient bien conduits, il ne serait pas impossible qu’ils trouvassent en sortant de prison un établissement convenable. Cette détention subie près du lieu de leur naissance, en rendant les condamnés meilleurs, habituerait les gens du pays à entendre souvent parler d’eux ; il est même probable que plusieurs d’entre eux accompagneraient les parens qui iraient les visiter, tandis qu’on juge défavorablement un homme qu’on a perdu de vue pendant dix ou vingt ans ; il revient des galères, dit-on du libéré qui, après une longue captivité, revient dans son pays, et l’on s’en éloigne comme d’un lépreux ou d’un pestiféré ; tous ces inconvénients disparaîtraient si les peines étaient subies dans la prison du chef-lieu d’arrondissement, il est même probable que celui qui ne serait à Bicêtre ou à Clairvaux qu’un très-mauvais garnement, deviendrait, s’il était détenu près du lieu de sa naissance, et dans la crainte d’être forcé de