s’il le faut ; mais si lorsqu’il sera prêt d’atteindre le but où tendent ses efforts, son courage est sur le point de l’abandonner, que la société à son tour fasse quelques pas au-devant de lui, et qu’il trouve au moins un cœur d’homme qui réponde aux battemens du sien.
La question de la moralisation des condamnés a beaucoup occupé plusieurs philantropes estimables ; MM. Appert, Gustave de Beaumont, de Tocqueville, Léon Faucher, et plusieurs autres dont les noms m’échappent, chacun de ces Messieurs a présenté son système ; je crois pouvoir à mon tour présenter le mien, à défaut d’autre mérite j’aurai du moins celui d’être court.
Le régime actuel des prisons, quelles que soient les modifications qu’on y apporte, ou les emprunts que l’on fasse aux Suisses ou aux Américains, ne peut, suivant moi, parfaitement corriger les condamnés.
Personne, peut-être, ne connait mieux que moi l’esprit des prisonniers ; durant un laps de temps de quarante deux années, j’ai été à même de les examiner sous toutes les faces ; aussi une certaine créance doit-elle être accordée à mes paroles.