la partie de leur pécule, nommée denier de poche, qui serait alors plus considérable, pourraient plus facilement contracter des habitudes d’intempérance et de débauche. Mais on pourrait, il me semble, et sans qu’il en résultât de grands inconvénients, retenir, pour être ajouté à la masse de réserve, ce que l’on croirait imprudent de remettre au détenu.
Dans aucun cas, les condamnés ne devraient jamais être ni frappés, ni injuriés par les gardiens ; car, outre qu’il est depuis long-temps prouvé que les châtimens corporels ne font qu’irriter l’homme, ou, ce qui peut-être est pire, lui ôter le sentiment de sa dignité personnelle, on doit craindre, si on laisse au libre arbitre des hommes presque tous démoralisés qui occupent les places de gardiens ou d’argousins la distribution des chatimens, qu’ils ne bâtonnent les malheureux placés sous leur domination, plus dans l’intention de leur rendre la vie dure que dans celle de les corriger. Voici, au reste, comment s’exprima à ce sujet un homme connu dans le monde littéraire par des travaux d’une haute portée, M. Léon Faucher, et qui a écrit sur la reforme des prisons plusieurs articles très-remarquables.