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pas de le mettre dans l’impossibilité de nuire, elle charge d’habiles médecins de lui donner des soins jusqu’à ce qu’il ait recouvré sa raison.

Généralement parlant, les hommes, du moins j’aime à le croire, naissent bons ; aussi, suivant moi, celui qui commet un ou plusieurs crimes, prouve seulement qu’il est atteint d’une sorte de folie morale ; mais, dangereux aussi à la société, il doit être de même mis dans l’impossibilité de nuire, et pour cela, il faut sans doute qu’il soit relégué dans un lieu particulier ; mais je ne vois pas pourquoi celui qui, suivant moi, n’est autre chose, je le répète, qu’un malheureux auquel il manque quelques organes moraux, serait plus abandonné que tous les autres malades ; je ne vois pas, dis-je, pourquoi l’on ne chercherait pas à le guérir aussi, c’est-à-dire à lui rendre, si je puis m’exprimer ainsi, la santé morale qu’il a perdue ; à le remettre, en un mot, sur la route qu’il n’aurait jamais dû quitter, celle de la droiture et de l’honneur[1].

  1. Je pourrais, si je ne craignais point délasser la patience de mes lecteurs, citer un fait à l’appui de chacune de mes paroles ; aussi, je n’en choisis qu’un parmi une foule