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TUN

forçat auquel la souffrance arrache quelques plaintes.

TUNEGON, s. f. — Maison d’arrêt.

TUNER, v. a. — Mendier.

TUNEUR-euse, s.— Mendiant, mendiante. Lorsque l’on vit dans un pays civilisé ; ce n’est pas sans éprouver un vif sentiment de peine que l’on rencontre à chaque coin de rue des mendians qui laissent voir à tous les yeux des infirmités hideuses ou des plaies dégoûtantes ; l’autorité a senti cela ; aussi ses agens ne manquent pas d’arrêter tous les nécessiteux qu’ils trouvent sur leur chemin, à moins cependant qu’ils se soient privilégiés, car il est bon que le lecteur sache que celui qui a quelques protections obtient la liberté de demander comme toute autre liberté ; les mendians ainsi arrêtés sont condamnés à’deux ou trois jours d’emprisonnement, ils sont ensuite mis à la disposition de l’autorité administrative, qui les fait enfermer dans un dépôt de mendicité, et ne leur rend la liberté que lorsqu’ils ont acquis un petit capital. Le mendiant jeté sur le pavé avec 30 ou 40 francs, fruit du travail d’une année toute entière, dissipe cette petite somme en cherchant ou non du travail. Mais toujours