proverbe, et celui du chien d’Aubry de Montdidier contre le chevalier Macaire.
Je me suis un peu éloigné du sujet principal de cet article, auquel je me hâte de revenir. J’ai dit que lorsque la question fut abolie, l’expérience avait prouvé depuis long-temps son inutilité et son inefficacité, et que pour acquérir la preuve de ce que j’avançais, il ne fallait que feuilleter le recueil des Causes Célèbres, on y verrait en effet que la question n’arracha pas un aveu à la plupart des grands criminels qui y furent soumis, et que des accidens imprévus amenèrent seuls leur condamnation. Que l’on me permette de citer à l’appui de ce que j’avance, un fait encore récent, et dont j’ai été témoin oculaire et auriculaire.
En l’an V de la république, il y avait au bagne de Brest, salle Saint-Antoine, un Breton surnommé le Rifodé, qui avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité par la cour de justice de Nantes ; cet homme avait fait partie d’une troupe de voleurs et d’assassins de grande route, et si ses aveux étaient venus corroborer les charges qui s’élevaient contre lui, il aurait été rompu vif ; mais il avait supporté avec une