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Certains motifs comme le « Bruges » ont pu donner lieu à une demi-douzaine de variantes. Toutes ces modifications de couleurs étaient exécutées avec le plus grand soin et quand les papiers étaient achevés, Morris les passait en revue et rejetait impitoyablement tous ceux qui ne lui paraissaient pas assez décoratifs. Il avait pour principe fondamental de ne rien laisser sortir de ses ateliers dont il ne fût absolument satisfait, aussi ses papiers peints eurent-ils vite une réputation méritée d’harmonie et d’élégance. Leur succès fut consacré aux yeux du public par une commande royale pour la décoration du château de Saint-James à Londres.

En même temps que les papiers peints ses ateliers produisaient des étoffes de tenture et d’ameublement : étoffes de laine, laine et soie, soie, brocarts, velours, etc.. toutes tissées à la main car, disait Morris, il importe qu’on puisse retrouver dans toute œuvre un peu de l’âme de l’artisan qui l’exécuta.

Suivant son habitude il avait commencé par faire l’apprentissage du métier pour en bien connaître les exigences techniques, comme il avait longuement étudié des albums et des collections d’étoffes anciennes pour bien comprendre les lois esthétiques spéciales des tissus. Après quelques essais infructueux, et quelques modèles dans lesquels apparaissait trop l’influence des décorateurs persans, il parvint à obtenir des étoffes d’ameublement qui ne le cédaient en rien aux papiers peints, pour l’élégance du dessin ou la richesse du coloris. C’est toujours aux plantes que Morris empruntait ses éléments déco-