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étaient, soit des personnages dessinés par Burne-Jones ou Madox Brown, soit une décoration florale très simple et très stylisée comme dans le motif « Pâquerette », ou plus compliquée comme dans le modèle « Rose » dont Morris avait fourni les croquis.

Les tuiles ou briques peintes ou vernissées avaient été très employées pour la décoration dans l’antiquité, en Perse notamment. Qui ne connaît les admirables frises rapportées de Suse par M. et Mme Dieulafoy ? Or Morris était très au courant de l’art décoratif de l’ancien Orient, il avait étudié de près ces revêtements de briques, comme, aussi les poteries hindoues et il avait su, sans les copier, s’inspirer de leurs lignes simplifiées et de leur coloris très riche. Dans ses modèles apparaît toujours la double préoccupation du détail et de l’ensemble; quelque compliqués que soient certains de ses dessins ils ne donnent jamais une impression de confusion, de désordre parce que toujours on y peut voir nettement quelques lignes dominantes.

Après un moment de grande vogue, la production des tuiles peintes se ralentit et fut même abandonnée par les associés, mais Morris n’en avait pas moins ressuscité un genre de décoration pratiquement oublié depuis longtemps, et les architectes qui aujourd’hui y ont recours ne font guère que suivre son enseignement. Il est probable d’ailleurs que si d’autres préoccupations n’étaient venues l’absorber, il aurait consacré plus de temps et d’efforts aux arts du feu qui l’attiraient, et notamment aux poteries.