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Philippe de Birmingham, pour n’en citer que quelques-uns, nous permettent de saluer la résurrection d’un art que l’on pouvait croire à jamais disparu; ce sont de merveilleux poèmes de couleur dans lesquels revit un peu de la splendeur des verrières d’autrefois.

Personnellement Morris ne composa qu’un petit nombre de cartons de vitraux à personnages[1] mais très souvent il imagina pour les scènes dessinées par Burne-Jones, des fonds de feuillage naturel ou stylisé comme ceux que l’on peut voir dans les cathédrales d’Oxford ou de Salisbury ou dans l’église de Cromer. Ce n’est pas la moindre originalité, ni le moindre charme de ces vitraux, que ce feuillage où chantent toutes les nuances de vert : vert glauque comme celui de la mer, vert clair des plantes aquatiques, vert velouté des mousses, vert foncé des vieux troncs, vert passé des feuilles jaunissantes à l’automne. Et cela repose des pompeuses architectures classiques mises à la mode au XVIe siècle ou des paysages conventionnels dont les peintres verriers ne savaient plus s’affranchir. (Planches IV et V.)

La part de Morris était considérable dans l’exécution des vitraux. Burne-Jones (comme aussi Madox Brown) se bornait pour les cartons à des croquis à très petite échelle, il esquissait les personnages sans indiquer ni les couleurs, ni les lignes de plomb et négligeait les ornements du costume ou les détails du fond. C’est à Morris

  1. On ne connaît guère de lui que le saint Paul de l’église Saint-Gilles à Camberwell (Londres). D’autres cartons dessinés par Morris ne furent pas utilisés.