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qui sont là réunies. Mais l’impression favorable du début ne dura guère, les hommes lui plurent moins que les choses.

Le mouvement d’Oxford avait un peu vivifié l’Université quelques années auparavant, mais la conversion de quelques-uns de ses chefs au catholicisme (Newman en 1845, Manning en 1851) avait effrayé beaucoup d’esprits et resserré la discipline anglicane. Morris fut vite choqué de l’enseignement resté dogmatique, du cérémonial pompeux mais sans grandeur, de l’atmosphère puritaine et étroite, de la compression des pensées, de l’absence de vraie vie intellectuelle comme aussi de la mentalité un peu simpliste de certains de ses camarades étudiants. Dans l’ensemble il conserva d’Oxford un assez mauvais souvenir, il rendait hommage à la beauté discrète et mélancolique de la ville, mais il jugeait sévèrement l’Université où il n’y avait « ni enseignement, ni discipline » (entendons discipline intellectuelle).

Aussi l’amitié de Burne-Jones lui fut-elle doublement précieuse, il se sentait avec lui en parfaite communion d’idées et de sentiments. Ils travaillèrent ensemble, lurent beaucoup et discutèrent avec passion. Morris était l’âme d’un petit cénacle d’étudiants. Il révéla Ruskin à Burne-Jones, et ce fut Burne-Jones qui lui montra l’intérêt et la richesse poétique des sagas Scandinaves.

Ses études étaient complétées chaque été par des voyages qui étaient de véritables pèlerinages artistiques. En 1853 il visita un certain nombre de cathédrales anglaises, en 1854 il vint en Belgique et en France où il