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CONCLUSION


Si nous avons tenu à rattacher toutes ces tentatives vers la réalisation d’un art social à l’œuvre et à l’enseignement de William Morris, c’est qu’il nous apparaît à la fois comme l’initiateur du mouvement et la grande figure qui le domine. Nous n’ignorons pas que d’autres en même temps que lui, avant lui parfois, que Ruskin en Angleterre, que Léon de Laborde en France ont signalé l’erreur commise en séparant le grand art des arts mineurs, qu’ils ont tenté de réhabiliter le travail manuel de l’artisan, de réagir contre la spécialisation excessive et le mauvais goût public, mais il nous semble qu’aucune protestation n’a eu autant de force, n’a été aussi féconde que la sienne. À l’écrit, à la parole, Morris a joint la magie de l’exemple et plus que personne, il a contribué à créer une atmosphère générale de sympathie pour l’œuvre d’art. D’autres mouvements n’ont été possibles et n’ont réussi que parce qu’il avait à l’avance préparé le terrain, accoutumé les esprits, car, suivant le mot de Renan : « La plus belle récompense du génie créateur est d’avoir produit un mouvement par suite duquel il est dépassé. »

Cependant si nous avons essayé de montrer toute la beauté et toute l’importance de son œuvre, nous ne pré-