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une sorte de classement, mais pour mettre en lumière des tentatives trop peu connues qui par leurs résultats ont permis d’affirmer la possibilité d’entreprises tenues jusqu’alors pour chimériques. Ce furent par exemple : « The Century Guild » fondée en 1882 par A.-H. Macmurdo, Selwyn Image, Herbert Home, qui se proposait d’entreprendre tous les travaux de décoration de quelque nature que ce soit, « The Birmingham Guild of Handicraft », « La Société pour l’Organisation d’expositions d’art appliqué » fondée à Londres en 1888, « La Guilde des arts appliqués » fondée en 1886 dont M. C. R. Ashbee architecte fut le principal organisateur et qui mérite une mention particulière. Elle se proposait en effet de faire à la fois l’éducation de l’artisan et celle du consommateur ; elle protestait contre la spécialisation à outrance des ouvriers, l’emploi exclusif des machines, les journées de travail trop longues, mais en même temps elle montrait à l’acheteur qu’il avait sa part de responsabilité dans la fixation des salaires et elle voulait l’habituer à renoncer aux inutilités coûteuses pour leur préférer des œuvres vraiment belles. C’était en somme le programme de Morris, mais sans être soutenu par le grand nom de Morris.

Groupements pour la plupart éphémères, dont l’action ne s’exerçait pas en dehors d’un petit cercle d’amateurs, mais qui cependant attestent l’influence de Morris et qui, avant de disparaître, contribuaient à cette éducation du public, à cet affinement du goût général qui se fait lentement mais finira par rendre possible un art plus vigoureux. La multiplicité des tentatives nous est un sûr