Page:Vidalenc - William Morris.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cependant un effort intéressant avait été tenté en architecture, la littérature romantique avait un peu détruit la superstition de l’antique et remis en honneur les monuments gothiques. On avait compris qu’un style unique ne saurait convenir à tous les pays et en 1835, quand il s’était agi d’édifier un nouveau palais où siégeraient la Chambre des Communes et la Chambre des Lords, on avait décidé que ce palais serait représentatif de l’ancienne architecture nationale et par conséquent de style gothique ou de style élisabéthain.

De 1840 à 1852 Sir Charles Barry et Augustus Welby Pugin élevèrent sur les bords de la Tamise, près de Westminster Bridge, les « Houses of Parliament », magnifique spécimen de ce gothique anglais dit perpendiculaire, qui ne manque ni de grâce, ni de majesté. On avait voulu aussi que cette gigantesque entreprise marquât un renouveau dans l’art anglais tout entier, pour cela on décida d’introduire dans l’exécution des travaux un certain nombre d’innovations dont on espérait les meilleurs résultats : par exemple, les ouvriers devaient avoir, comme les imagiers du moyen âge, la plus grande liberté dans l’exécution des motifs ornementaux qui leur seraient confiés, ils ne seraient pas esclaves d’un programme trop étroit. Des copies ou moulages des motifs de décoration les mieux réussis devaient être ensuite envoyés dans les principales villes d’Angleterre, dans des écoles que l’on projetait de créer, pour servir de modèles aux artisans. Il y avait là une transformation symptomatique, un encouragement précieux donné aux ouvriers ; pour