Page:Vidalenc - William Morris.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le paysage comme dans L’Étoile de Bethléem et les différents épisodes de La Queste du Graal. La comparaison d’un carton de Burne-Jones, celui de L’Etoile de Bethléem, (conservé à l’Art Gallery de Birmingham) et de la tapisserie achevée (à Exeter College, Oxford) est suggestive à cet égard ; ce sont bien deux œuvres différentes, originales toutes deux, et la part du metteur en œuvre n’est pas moindre que celle du dessinateur. À Morris revenait également le choix des couleurs à employer et ce n’était pas la besogne la moins délicate. (Planches XV et XVI.)

Toutes les tapisseries furent exécutées à Merton Abbey sur des métiers de haute lisse, reconstitués sur le modèle de ceux qu’on employait au XIVe siècle. La part de l’artisan y demeurait considérable pour le choix des couleurs et l’exécution de certains détails ; on exigeait de lui moins une copie servile qu’une interprétation du carton. Les résultats obtenus ont de quoi surprendre même les plus hostiles; il est intéressant de signaler par exemple que les tapisseries de La Queste du Graal furent entièrement tissées par de tout jeunes hommes à peine sortis d’apprentissage, mais formés suivant les méthodes de Morris et sous sa direction.

La fabrication des tapis avait précédé celle des tapisseries. Dès 1875 les ateliers de la société avaient produit ces tapis, dits d’Hammersmith, qui contrastaient singulièrement avec les tapis à la mode. Bien qu’ils ne constituent pas des spécimens d’art aussi parfaits que les tapisseries de haute lisse, ils méritent cependant une mention dans cette étude, parce qu’ils sont très significatifs des idées