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CHAPITRE DEUXIÈME


LE MASSIF PRIMAIRE DE BELGIQUE
ET DE L’ARDENNE



I. VOISINAGE DU MASSIF PRIMAIRE. || II. L ARDENNE. || III. VALLÉES ARDENNAISES. || IV. BORDURE DE L’ARDENNE. i| V. SYNCLINAL HOUILLER. || VI. LA VIE ARDENNAISE.


ÉTROITEMENT unies dans une même zone de contact, les plaines du Nord et le Bassin parisien ne sont pas moins des contrées foncièrement distinctes.

Les plaines par lesquelles la Belgique confine à la France apparaissent au premier abord comme une contrée aussi uniforme par la nature des couches superficielles du sol que par le niveau général et le climat. Sur de grands espaces s’étendent des nappes limoneuses, amortissant les inégalités du relief. On les voit à Rocroi, à Maubeuge, à Mons-en-Pévèle, comme à Fleurus, Seneffe, et dans les larges ondulations qui dessinent le champ de bataille de Waterloo. Ces couches de limon présentent sans doute entre elles des différences : ici plus sèches, là plus humides ; ici couvertes de moissons de blé, là verdoyantes de prés et d’arbres. Cependant, à ne juger que d’après la surface, l’œil retrouve un peu partout quelques-uns des horizons qui lui sont familiers dans les plaines également limoneuses qui se répartissent autour de Paris.

Il y a pourtant une grande différence entre ces plaines du Nord et celles du Bassin parisien. Si elle ne s’impose pas au regard, elle se trahit à bien des signes. Le sol est ressemblant, mais le sous-sol diffère. Dans le Bassin parisien les couches géologiques anciennes s’enfoncent à une grande profondeur ; ici elles restent voisines de la surface. Parfois en saillie, parfois dans les creux, à fleur de sol ou à une faible profondeur, des roches appartenant aux âges silurien, dévonien, carbonifère et houiller[1], se maintiennent à portée de

  1. Voir page 9, note 2.