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Forbach. La vie industrielle y naquit de bonne heure. Forcée de joindre les ressources du tisserand aux trop maigres profits qu’elle tire du sol, de se mouvoir et de s’entremettre pour vivre, cette population fut soustraite par ses habitudes mêmes à la fixité monotone où s’engourdit parfois l’âme du campagnard. Grâce aux mines autrefois importantes, une colonisation artificielle y assembla comme une marquetterie d’habitants tirés du dehors. Les rangs de la population devinrent peu à peu assez denses pour que l’industrie moderne, enquête d’une main-d’œuvre économique, vînt largement y puiser. L’industrie autour et au pied des Vosges a commencé par être humble, issue des besoins élémentaires de l’existence ; et néanmoins un lien ne manque pas entre ces pauvres industries de tisserands nées spontanément dans la montagne, et les usines qui s’étalent aujourd’hui dans la plaine d’Alsace ou dans la vallée de la Moselle.