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CHAPITRE PREMIER


PARTIE SEPTENTRIONALE. — LA PICARDIE


I. ENTRÉE SEPTENTRIONALE DU BASSIN PARISIEN. || II. COTEAUX DE L'ARTOIS. || III. BOULONNAIS. || IV. LA CRAIE DE PICARDIE. || V. ARGILE A SILEX. || VI. LIMON DES PLATEAUX, || VII. LA VIE SUR LES PLATEAUX LIMONEUX. || VIII. L'EAU EN PICARDIE. || IX. LA SOMME. || X. LES VILLES PICARDES. || XI. PICARDIE, RÉGION POLITIQUE.


I. ENTRÉE SEPTENTRIONALE DU BASSIN PARISIEN.

LA bande jurassique qui marque la périphérie du Bassin parisien fait défaut entre Hirson et Boulogne. Elle disparaît abord sous les couches argileuses qui tonnent le pays parisien d’herbages et de haies vives de la Thiérache ; puis, vers le Cateau, ces argiles sont remplacées à leur tour par la craie blanche qui façonne les larges croupes agricoles du Cambrésis. Là seulement commence la vaste zone crayeuse qui se déroule en Champagne comme en Picardie. Nous allons étudier, en Picardie, la physionomie qu’elle imprime au paysage. Mais auparavant un accident remarquable, vers l’Ouest, doit attirer l’attention.


II COTEAUX DE L'ARTOIS

Si l’on suit de Cambrai vers Arras la route qui se déroule en ligne droite sur les traces d’une ancienne voie romaine, on voit peu à peu vers la gauche le relief s’accidenter davantage. C’est d’abord, au-dessus d’Arras, sous forme de collines découpées qu’il s’accuse ; mais au delà, vers Lens et Béthune, une ligne continue de hauteurs commence à se dégager. Le regard s’y attache avec d’autant plus de curiosité que cette crête uniforme, garnie de bois, diffère par son allure des monticules frangés qui parsèment la Flandre. Elle domine d’une hauteur soutenue de 100 mètres les dépressions qui en suivent le bord. Du Nord, on la prendrait pour une simple colline; mais derrière cette colline il y en a d’autres, séparées par un sillon de vallée; et puis des