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UNE PAROISSE AMÉRICAINE

rêtai à ce poste, je n’eus d’autre habitation qu’une hutte faite de troncs d’arbres, où il y avait juste la place pour un lit, une petite table et un poêle. Un soir, menacé par un ivrogne qui voulait envahir mon domicile, je dus faire clouer à l’intérieur l’étroite fenêtre et barricader ma porte. Je disais la messe dans une salle de danse, la seule qui fût à ma disposition  ; plus tard seulement je pus célébrer dans des maisons particulières. Je me souviens pourtant d’une fête de première communion célébrée dans cet endroit profane avec une touchante piété.

Une ferme : la Résidence

Dans tous ces postes de la montagne je prêchais en anglais ; car ici j’avais surtout affaire à des Américains, Irlandais d’origine.

Après Lothrop, une halte porte le nom de Philémon. J’avais là trois familles canadiennes ; l’une d’elles ne comptait pas moins de douze enfants, dont l’aînée, une fillette, avait à peine quatorze ans. Je n’ai jamais rien