II
L’introduction des chevaux parmi les Pieds-Noirs du Montana ou Piégans ne remonte pas à plus de deux cents ans ; ils leur vinrent des tribus voisines. Habitués à se servir de chiens pour leurs transports, ils furent stupéfaits de voir les chevaux rapides comme les cerfs rendre les mêmes services que les chiens ; et ils appelèrent le cheval cerf-chien (punoko-mita,).
Les chevaux facilitèrent aux sauvages la chasse et les voyages, mais devinrent la cause de bien des calamités. Les Indiens, avides de se procurer ces précieux auxiliaires, pensèrent que le meilleur moyen était de les voler aux tribus ennemies. Il s’en suivit d’interminables guerres, et il n’y eut plus de sécurité ; la plus grande partie des hommes valides furent tués dans ces guerres ; fort peu arrivaient à une vieillesse avancée. Leurs batailles n’étaient d’ordinaire que de simples escarmouches, parce que les bandes de guerriers ne comptaient guère que de sept à huit hommes. Ils ne se battaient qu’en rase campagne ; leur petit nombre leur permettait de se cacher facilement et de se glisser à travers la brousse pour surprendre l’ennemi, le tuer, ravir le butin et s’échapper.
Quand l’expédition n’avait pour but que de voler des chevaux, les guerriers, arrivés en territoire ennemi, se cachaient au sommet d’une colline des journées entières, épiant tous les alentours, et la nuit venue, ils descendaient dans la plaine et s’enfuyaient avec tous les chevaux qu’ils avaient pu réunir.
Pour mieux se cacher dans leurs expéditions, ils voya-