Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR.






Nous n’avons pas la prétention de peindre Alfieri en tête d’un livre où il a si bien réussi à se peindre lui-même, et de recommencer une biographie écrite, année par année, dans ce livre. Encore moins voulons-nous caractériser son œuvre dramatique ; qui l’oserait d’ailleurs après les belles leçons de M. Villemain ? Le lecteur, sans doute, aimera mieux les relire, et, au lieu de patience pour s’arrêter à une préface que nous lui épargnons, nous lui demandons plutôt un peu d’indulgence pour un travail hérissé de si grandes difficultés.

Toutefois, le traducteur des Prisons de Silvio Pellico éprouve le besoin de dire d’où lui est venue la pensée de traduire cette vie d’Alfieri. Il le dira en deux mots. Au spectacle d’une âme douce et résignée il a voulu opposer la rude image d’un esprit en proie à toutes les agitations de l’orgueil. Le parallèle ne saurait s’étendre plus loin, sans rapprocher ce qui ne se ressemble nullement ; mais dans