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d’escaliers, de portes cochères, et de mille ressources intérieures, resteront comme un monument de sa facile bonté à servir ses amis ou ceux qui se donnaient pour l’être !

Mon excellent oncle avait fait le voyage de Naples de compagnie avec mon père, son cousin, deux ans peut-être avant que ce dernier n’épousât ma mère ; et c’est par lui que j’ai su beaucoup de choses relatives à mon père. Il me dit, entre autres, que, lorsqu’ils allèrent ensemble au Vésuve, mon père avait voulu à toute force se faire descendre jusqu’à la croûte du cratère intérieur, quoiqu’elle fût à une grande profondeur, ce qui se pratiquait alors au moyen de câbles que manœuvraient des gens placés au sommet et à l’extérieur du gouffre. Environ vingt ans après, lorsque j’y allai pour la première fois, je trouvai toutes choses changées et la descente impossible. Mais il est temps que je retourne à mes moutons.


CHAPITRE IV.

Continuation de ces prétendues études.

1760. Aucun de mes parens ne s’occupant donc autrement de moi, j’allais perdant ainsi mes plus belles années à ne rien apprendre, ou presque rien. De jour en jour ma santé s’altérait : toujours malin-