gnésie. Ce remède ne pouvait que lui nuire et lui embarrasser les intestins. En effet, sur les huit heures, on s’aperçut qu’il était en danger, et quand on vous rappela près de lui, madame, vous le trouvâtes qui respirait avec peine et à demi suffoqué. Néanmoins, s’étant levé de sa chaise, il eut encore la force de s’approcher du lit et de s’y appuyer ; un moment après sa vue s’obscurcit, ses yeux se fermèrent, et il expira. On n’avait négligé ni les devoirs ni les consolations de la religion ; mais on ne croyait pas que le mal fît des progrès si rapides, ni qu’il fût nécessaire de se hâter, et le confesseur qu’on avait mandé n’arriva pas à temps. Toutefois nous ne pouvons douter que le comte ne fût prêt pour ce terrible passage, dont la pensée lui était si présente, que très-souvent il y revenait dans ses discours. C’est ainsi que le samedi 8 octobre 1803, au matin, ce grand homme nous fut enlevé, ayant à peine dépassé la moitié de la cinquante-cinquième année de son âge.
...Il a été enseveli où le furent avant lui tant de personnes célèbres, à Sainte-Croix, près de l’autel du Saint-Esprit, sous une simple pierre, en attendant le mausolée digne de tous deux que lui fait élever Mme la comtesse d’Albany, non loin de Michel-Ange. Déjà Canovay a mis la main, et l’œuvre d’un si grand sculpteur ne peut être qu’une œuvre grande. J’ai essayé d’exprimer dans les sonnets qu’on va lire les sentimens que j’ai apportés sur la tombe de notre ami :