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jour, et forcé de renoncer à la composition ou à l’étude, sans hésiter, c’est la composition que j’abandonne.

Après avoir ainsi réglé ma manière de vivre, j’encaissai tous mes livres, excepté ceux dont j’avais besoin, et je les envoyai dans une villa, hors de Florence, pour voir si je pourrais éviter de les perdre une seconde fois. Cette invasion très-bien prévue et si fort détestée, l’invasion des Français à Florence, eut lieu le 25 mai 1799, avec toutes les circonstances que chacun sait ou ne sait pas, et qui ne méritent pas d’être sues, la conduite de ces esclaves partout la même n’a en toute occasion qu’une couleur. Ce même jour, peu d’heures avant l’arrivée des Français, mon amie et moi, nous nous retirâmes dans une villa du côté de la porte San-Gallo, près de Montughi ; ce ne fut pas cependant sans enlever tout ce qui nous appartenait de la maison que nous habitions à Florence, avant de l’abandonner à l’oppression peu scrupuleuse des logemens militaires.






CHAPITRE XXVIII.

Mes occupations à la campagne. — Départ des Français. — Notre retour à Florence. — Lettres de C... — J’apprends avec douleur qu’il se prépare à Paris une édition de mes ouvrages de Kehl, qui n’avaient jamais été publiés.


Ainsi courbé sous le poids de l’oppression com-