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la réponse, sa réplique et la mienne, afin que l’on voie nettement, pour peu que l’on en doute, quelle fut la pensée et la droiture de mes intentions et de mes actes dans toutes ces révolutions d’esclaves[1]

  1. LETTRE DE L’AMBASSADEUR.
    Monsieur le Comte,

    Un Français ami des lettres, pénétré depuis long-temps d’admiration pour votre génie et vos talens, est assez heureux pour pouvoir remettre entre vos mains un dépôt très-précieux que le hasard a fait tomber dans les siennes.

    Il habite en ce moment une partie de l’Italie qui se glorifie de vous avoir vu naître et une ville où vous avez laissé des souvenirs, des admirateurs, et sans doute aussi des amis. Veuillez écrire à l’un de ces derniers et le charger de venir conférer avec lui sur cet objet. Le premier signe de votre accession à la correspondance qu’il désire ouvrir avec vous, monsieur le Comte, lui permettra de vous exprimer avec plus d’étendue et de liberté les sentimens dont il fait profession pour l’un des hommes qui, sans distinction de pays, honorent le plus aujourd’hui la république des lettres.

    Turin, le 25 floréal, an vi de la république française (4 mai 1798, v. st.)

    L’ambassadeur de la république française à la cour de Sardaigne, membre de l’Institut national.


    RÉPONSE D’ALFIERI.
    Monsieur l’Ambassadeur,

    Mon très-honoré maître, je vous remercie infiniment des