sion. Tant se hâter, tant s’essouffler, se bercer de toutes les folles illusions d’une imagination ardente, pour venir s’abîmer ainsi dans ce cloaque impur ! En descendant à l’hôtel, je me trouvais déjà complètement désabusé, et, n’eût été la fatigue et la honte immense, qui en eût rejailli sur moi, je repartais immédiatement.
Lorsque ensuite je parcourus l’un après l’autre tous les recoins de Paris, chaque jour ajouta quelque chose à mon désenchantement. La médiocrité et le goût barbare des constructions ; la ridicule et mesquine magnificence du petit nombre de maisons qui prétendent au titre de palais ; la saleté et le gothique des églises ; l’architecture vandale des théâtres de cette époque, et tant, tant, tant d’objets déplaisans qui, tous les jours, passaient devant mes yeux, sans compter le plus amer de tous, ces visages plâtrés de femmes si laides et si sottement attiffées ; tout cela n’était pas assez racheté à mes yeux par le grand nombre et la beauté des jardins, l’éclat et l’élégance des promenades où se portait le beau monde, le goût, la richesse et la foule innombrable des équipages, la sublime façade du Louvre, la multitude des spectacles, bons pour la plupart, et toutes les choses du même genre.
Cependant le mauvais temps continuait avec une obstination incroyable ; depuis plus de quinze jours que j’étais à Paris, je n’avais pas encore salué le soleil, et mes jugemens sur les mœurs, plus poétiques que philosophiques, se ressentaient toujours, un peu de l’influence de l’atmosphère. Cette pre-