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PRÉFACE



Dix ans après la mort de ma grand’mère, nous avions la surprise de lire dans les Mémoires posthumes de M. de Barante :

« M’étant lié d’une amitié sincère avec Mme de La Rochejaquelein, j’étais sans cesse au château de Clisson, où j’étais reçu avec une bienveillance empressée. Ce fut là ans je conçus le projet d’écrire les Mémoires de Mme de La Rochejaquelein. Dès mon arrivée dans le pays, je m’étais promis de m’occuper d’une histoire de cette guerre. Elle avait commencé ses Mémoires, et les premiers chapitres étaient même rédigés ; elle me les remit ainsi que les notes qu’elle avait réunies, elle me guida dans mes recherches, elle me fit faire connaissance avec des officiers de cette guerre. Je leur faisais raconter ce qu’ils avaient fait ou vu ; elle-même, avec un charme de vérité qu’elle n’aurait pas su reproduire en écrivant, ne me laissait rien ignorer de tout ce qui s’était passé sous ses yeux, de ce qu’elle avait souffert, du caractère et des actions des chefs auxquels elle tenait par les plus chères affections et qu’elle avait perdus. »

Combien ceci différait de ce qu’avait dit M. de Barante dans