CHAPITRE XXV
DEPUIS LE JOUR QUE JE PRIS L’AMNISTIE [1]
JUSQU’À MON ARRIVÉE À BORDEAUX
LES PREMIERS JOURS DE FÉVRIER 1795
’ai fait l’histoire d’une partie des personnes qui ne se battaient
pas, que je retrouvai à Nantes, ou dont j’appris
le sort depuis. J’en viens au récit de ce que j’ai su des
officiers de notre grande armée ; je renvoie pour plusieurs,
et surtout pour la suite des guerres, à l’histoire qui vient de
paraître de M. Alphonse de Beauchamp [2] ; ce n’est pas qu’il
n’y ait des fautes et beaucoup d’erreurs, mais en général l’ouvrage
est excellent et, d’ailleurs, la bonne foi de l’auteur et son
impartialité font croire qu’il corrigera les éditions suivantes.
Ne sachant pas d’une manière particulière les événements de la guerre depuis Savenay, je n’en parlerai plus, si ce n’est de quelques faits dont j’ai eu la certitude.
J’appris, trois mois après l’amnistie, les circonstances de la mort de mon père, qu’on nous laissait ignorer. Il s’était retiré avec le chevalier des Essarts, MM. de Mondion, de Beauvollier, de Tinguy et quelques autres dans la forêt du Gavre ; là ils