CHAPITRE XX
DEPUIS LA LEVÉE DU SIÈGE D’ANGERS
VERS LE DÉCEMBRE
JUSQU’À NOTRE TROISIÈME ENTRÉE À LAVAL [1]
‘Angers nous allons à Baugé. M. de Royrand meurt
en route des suites de sa blessure. Nous entrons à
Baugé sans résistance ; le jour même ou le lendemain,
nous sommes attaqués par les troupes légères avec l’artillerie
volante, qui s’était postée dans un petit bois, au bout d’une
plaine qui entoure la ville. De mes fenêtres, au second étage, on
assiste au combat, et de si près, que les boulets de toute volée
tombent dans le jardin de notre maison ; c’est un spectacle
curieux, de voir courir nos soldats en foule, traversant la plaine
à toutes jambes, pour attaquer les Bleus ; ceux-ci prennent bien
vite la fuite et sont poursuivis deux lieues, sur la route d’Angers,
jusqu’à un très beau château dont j’ignore le nom. Nos gens
ayant appris qu’il avait été acheté révolutionnairement par le
commandant de la garde nationale de Nantes, y mettent le
- ↑ 4 décembre — 13 décembre.