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CHAPITRE XVII

DEPUIS LA PRISE DE LAVAL, LE 23 OCTOBRE
JUSQU’À LA MORT DE M. DE LESCURE
LE 4 NOVEMBRE


Les Mayençais et autres troupes qui nous avaient battus dans la Vendée, ayant passé la Loire, vinrent nous attaquer, deux ou trois jours après notre entrée à Laval. Plusieurs officiers étaient dans ma chambre. Sur les huit heures du soir, nous entendîmes crier : Aux armes ! Nous croyions que ce n’était rien, cependant ces messieurs sortent, et bientôt nous reconnaissons leurs voix appelant, encourageant les soldats [1] ; aussitôt on bat la générale. M. de Lescure était mieux, on vint le supplier de se rendre en voiture à l’autre bout de la ville, ce que firent aussi beaucoup de femmes, d’enfants et de blessés. Nous ne

  1. Ce fut M. Forestier qui, avec quelques camarades, partit à dix heures du soir pour savoir si l’ennemi n’arrivait pas. Il revint à une heure, annonça que les républicains quittaient Château-Gontier pour s’avancer sur Laval. Aussitôt MM. de la Rochejaquelein et Stofflet envoyèrent quelques cavaliers commandés par M. Martin (de la Pommeraye), de l’armée de Bonchamps, connu sous le nom de Martin le Gendarme, pour s’assurer plus particulièrement de la marche de l’ennemi, de ses forces, de sa direction. M. Martin fit cette reconnaissance en peu de temps et avec une extrême habileté} il revint faire son rapport au conseil qui donna l’ordre du combat et prit ses dispositions d’après ses renseignements. L’armée sortit de Laval et rencontra les républicains sur la route d’Entrames. (Note du manuscrit.)