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tin[1], O’Daly[2], Tonnelet[3], le vaillant chevalier des Essarts, Guignard[4], Cady[5], Bourasseau, et bien d’autres, nobles et bourgeois.

Étaient officiers de droit : tout ancien militaire, les nobles du pays, ceux en qui les paysans mettaient leur confiance et ceux qui se distinguaient, et cela sans nomination ; les généraux les chargeaient de commander, et chacun agissait de son mieux.

Pour achever l’esquisse de la grande armée et des autres en même temps, j’ajouterai que les paysans se rassemblaient sur l’ordre de leurs chefs, mais, le lendemain de la bataille gagnée ou perdue, il n’y avait plus personne ; ils s’en retournaient tous chez eux, il était impossible de les retenir ; ils revenaient sur-le-champ quand on les rappelait. Les réquisitions étaient conçues en ces termes : « Au Saint Nom de Dieu, de par le Roi, telle paroisse est invitée à envoyer le plus d’hommes possible, tel jour, à tel endroit ; on aura soin d’apporter des armes et des vivres. Signé : Un tel. »

Aussitôt les paysans sonnaient le tocsin, et c’était à qui partirait. Les soldats apportaient chacun du pain ; en outre, les généraux avaient soin de faire tuer des bœufs, qu’ils prenaient chez les particuliers, à l’estimation, sur un reçu de leur main, et

  1. Plusieurs Martin se sont distingués dans les guerres de la Vendée : deux frères souvent cités ; un paysan du Volde avec ses quatre fils ; un, de la Pommeraye, ancien gendarme ; Tristan Martin, de Montrevault, né le 9 août 1765, breveté sous la Restauration colonel et chevalier de Saint-Louis, mort à son château du Verger le 27 janvier 1826 ; Jean-Baptiste Martin-Baudinière, né à la Pommeraye le 20 février 1769, breveté en 1815 colonel et chevalier de Saint-Louis.
  2. Jacques-André-Maurice O’Daly d’une famille originelle d’Irlande, fils de Jean-Barthélemy O’Daly de Duglas, conseiller du Roi en l’élection de Châtillon, et de Jeanne-Françoise-Antoinette Brunet du Meslier. Ils étaient trois frères : le plus jeune fut tué en combattant, les deux autres furent guillotinés à Nantes.
  3. René Tonnelet, garde-chasse du comte de Colbert, à Tout-le-Monde, paroisse des Échaubroignes.
  4. Henri-Claude Guignard, de Tiffauges, ancien gendarme à Roche-Servière.
  5. Sébastien-Jacques Cady, né à Saint-Laurent-de-la-Plaine, près Chalonnes, chirurgien et très brave officier de la grande armée, reprit les armes en 1796, fut retraité par la Restauration comme colonel, chevalier de Saint-Louis, devint maire de Saint-Laurent et y mourut le 19 avril 1820, à l’âge de 66 ans.