Page:Vicaire - À la bonne franquette, 1892.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XI



La douce nuit vient d’étendre
Sur les bois son bleu manteau.
Ma jolie, allons entendre,
Assis au pied du coteau,
Les rossignols du château.
Vois donc : La lune se lève ;
Nous nous aimerons tantôt.
Embarquons-nous pour le rêve.

Notre jeunesse, à tout prendre,
Ressemble à ce vin nouveau
Dont nul ne se peut défendre,
Tant il vous monte au cerveau,
Et nous buvons au cuveau.
Mais la fête un jour s’achève ;
Il faut pleurer comme un veau.
Embarquons-nous pour le rêve.