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lement à peine terminée le pauvre Tubalcaïn Souleau poussa encore un grand cri.

— Quoi ?

— Je suis perdu.

— Comment cela ?

— Dame, c’est bien simple : une fois à la surface de la mer, je suis dégonflé…

— Mais vous respirez avec notre air ambiant.

— Parfaitement, mais pour redescendre, ma provision d’air est vidée, je suis fichu. Vous voyez bien que je ne puis vous suivre.

— Si, fis-je avec autorité, car ces tubes d’air comprimé que tu vois à nos pieds, le tutoyant dans mon délire joyeux — voyez Doumer — d’avoir trouvé la solution, nous les mettons aussi à tes pieds quand tu reviendras…

— Et puis ?

— Et puis étant en communication avec ta poche à air comprimé, au fur et à mesure que tu descendras le long du câble, avec une petite pompe pneumatique renversée, tu emmagasineras l’air qu’il te faut, tout comme on charge une bouteille d’eau de Seltz. Est-ce compris ?

— Si bien compris que je suis à vos ordres pour partir quand vous voudrez.

Bientôt la séduisante Fleur de Corail avait séché ses larmes et lentement trois câbles parallèles, après des adieux touchants et force promesses de revenir, nous remontaient le capitaine Isaac Laquedem, Tubalcaïn Souleau et votre serviteur, à la surface de la mer que nous avions quitté depuis près d’une semaine.